Le secteur de l’optique au Maroc traverse une période charnière. Entre évolution des besoins visuels de la population, innovations technologiques et pressions économiques, les opticiens marocains voient leur quotidien et leurs perspectives se transformer. Un récent sondage mené auprès de professionnels du pays met en lumière leur ressenti face aux réalités du terrain.
Un climat mitigé mais résilient
Près d’un tiers des opticiens interrogés déclarent se sentir dans une dynamique positive et confiante quant à l’avenir. Pour eux, l’évolution des besoins en santé visuelle, l’équipement croissant des classes moyennes et l’essor des verres techniques représentent de véritables opportunités.
En revanche, environ 40 % disent traverser une période “pas très confortable”, marquée par des difficultés économiques et une concurrence accrue. Si peu se disent totalement découragés, beaucoup évoquent une fatigue morale et la nécessité de repenser leur modèle pour rester compétitifs.
Les défis au cœur des préoccupations
Trois grandes thématiques ressortent des témoignages :
- Concurrence déloyale : la prolifération d’acteurs non diplômés ou non autorisés, qui fragilise les opticiens respectant les normes.
- Cadre réglementaire flou : absence d’ordre professionnel et formation hétérogène qui entretiennent l’incertitude sur les droits et devoirs de chacun.
- Pouvoir d’achat limité : dans certaines régions, le prix reste un frein majeur pour les clients, ce qui impose aux opticiens d’arbitrer entre qualité et accessibilité.
Des raisons d’espérer
Malgré ces difficultés, les opticiens interrogés mettent aussi en avant des signaux positifs. La mobilisation syndicale récente pour encadrer le métier, l’intérêt croissant des consommateurs pour des produits de qualité et l’arrivée d’innovations (verres plus performants, solutions rapides d’équipement) sont vus comme autant de leviers pour renforcer l’image et la rentabilité de la profession.
Vers un nouvel équilibre
Ce ressenti partagé souligne la nécessité d’un accompagnement structuré : meilleure régulation du secteur, formation continue, soutien aux initiatives locales et reconnaissance du rôle de l’opticien comme professionnel de santé visuelle.
Les opticiens marocains ne manquent ni de compétences ni d’envie d’innover. Leur capacité à transformer les défis en opportunités déterminera la santé future du secteur – et la qualité de la vision des millions de Marocains qu’ils accompagnent au quotidien.




