Dans le cadre du concours « Opticien Marocain de l’Année », THOUMI IBTISSAM, fondatrice d’Alnavision, s’est distinguée par son parcours exemplaire, sa passion et son engagement envers la profession.
Figure inspirante du secteur, elle a su conquérir à la fois le public et le jury, remportant deux trophées prestigieux : le Prix du Public et le Prix de l’Excellence.
À travers son témoignage, elle partage un parcours de persévérance et de vocation, une vision humaine et rigoureuse de l’optique, et un message fort destiné aux jeunes générations d’opticien
THOUMI IBTISSAM – Fondatrice d’Alnavision
« Éclairer les regards et toucher les cœurs »
Q : Comment votre parcours vous a-t-il conduite vers l’optique ?
Après mon baccalauréat scientifique, j’étais inscrite à une université au Québec, prête à vivre une nouvelle aventure. Mais ma famille, inquiète de me voir partir seule, a préféré que je reste. Ce choix a été décisif : il m’a poussée à chercher un métier à la fois scientifique, humain et concret.
C’est ainsi que j’ai découvert l’optique, un domaine qui allie rigueur, précision et bienveillance.
Q : Quelle a été votre principale source d’inspiration au début de votre carrière ?
Mon inspiration vient d’une opticienne rencontrée à mes débuts. Elle m’a montré qu’on pouvait exercer ce métier avec professionnalisme, tout en gardant une grande indépendance et un profond respect pour les patients.
Q : Vous avez mis votre carrière en pause à un moment donné. Comment avez-vous vécu cette période ?
Après mon diplôme, j’ai mis ma carrière de côté pour élever mes enfants. Ces années loin du métier m’ont appris la patience et la persévérance. Lorsque j’ai voulu reprendre, j’ai rencontré des contraintes et peu de personnes étaient prêtes à m’aider. Mais je me suis battue, convaincue que quand on veut, on peut.
Q : Comment avez-vous réussi à relancer votre carrière ?
J’ai suivi des formations en ligne, participé à des stages, et j’ai fini par ouvrir mon propre magasin. Aujourd’hui, je n’hésite jamais à aider, surtout les jeunes opticiennes ou mamans qui croient qu’elles n’ont plus leur place dans ce métier.
L’optique offre la flexibilité et la liberté de reprendre à tout moment — c’est ce qui rend ce métier si unique.
Q : Y a-t-il une expérience qui vous a particulièrement marquée ?
Oui. Une petite fille de ma famille, âgée de 4 ans et déjà porteuse de lunettes, présentait un problème à l’œil que personne n’avait détecté correctement. Quelques années plus tard, un glaucome sévère a été diagnostiqué. Cette situation m’a appris à écouter mon intuition et à ne jamais négliger le moindre signe.
Q : Quelle est votre vision du métier d’opticien ?
Je crois profondément que l’optique est un métier noble, même si certains en oublient parfois la valeur.
Mon conseil aux jeunes opticiens : travaillez avec le cœur, soyez curieux, honnêtes et à l’écoute.
Pour l’avenir, je rêve d’un Club des Opticiens du Maroc — un espace d’échanges, de conférences et de soutien pour unir nos forces, lutter contre l’informel et accompagner les étudiants.
Ensemble, nous pouvons redonner toute sa chaleur et sa valeur à notre belle profession.
✨ Éclairer les regards et toucher les cœurs, voilà ma vision de l’optique.


