Jusqu’alors, la myopie semblait toucher en grande majorité l’Asie. Mais tous les pays développés y sont désormais confrontés.
Le nombre de personnes myopes ne cesse de progresser dans le monde. De nouvelles projections laissent penser que la moitié de la population mondiale sera myope à l’horizon 2050. Pire: 10% des personnes touchées devraient l’être très sévèrement, alertent des experts de l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild, qui appellent à en faire un enjeu de santé publique.
Pourquoi la myopie gagne-t-elle du terrain?
Comment expliquer une telle progression dans les pays développés? Si les facteurs génétiques et héréditaires existent – la présence de la myopie chez l’un des parents multiplierait par deux le risque pour ses enfants – l’environnement semble jouer un rôle crucial dans le développement et l’aggravation de la myopie.
Les chercheurs s’accordent sur le fait qu’elle est favorisée par l’augmentation du temps passé en intérieur, le manque d’exposition à la lumière naturelle ou encore une sollicitation excessive de la vision de près. Avec un mode de vie citadin, le risque d’être myope est “maximal”, a ainsi souligné Gilles Martin, ophtalmologue à l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild.
Quelles solutions?
Face à ce constat, plusieurs traitements ou dispositifs médicaux visant à éviter ou ralentir la progression de la myopie sont disponibles. Parmi eux, des collyres à base d’atropine, des lentilles de contact nocturnes ou diurnes qui remodèlent la cornée ou encore des lunettes équipées de verres freinant la myopie.
“La meilleure prévention chez l’enfant reste de privilégier les activités en extérieur, de réduire les activités prolongées en vision de près, et de réaliser des dépistages réguliers”, a prôné Gilles Martin.
Ainsi, parmi les enfants pratiquant plus de 14 heures de sport en extérieur par semaine, le risque de développer une myopie devient identique quels que soient les antécédents familiaux, a-t-il détaillé. Deux heures par jour d’exposition à la lumière extérieure diminuent le risque par trois.
Qui sont les personnes concernées par l’examen de dépistage ?
- les enfants de tout âge ayant des antécédents familiaux de myopie (un ou deux parents myopes) et n’ayant pas fait contrôler leur vision depuis un an ;
- les enfants et adolescents de 4 à 18 ans, sans antécédents familiaux, mais n’ayant jamais fait contrôler leur vision par un ophtalmologiste ;
- les étudiants de 18 à 26 ans n’ayant pas fait contrôler leur vision par un ophtalmologiste depuis le début de l’entrée dans les études supérieures ;
- les adultes souffrant d’une myopie forte ou ayant été opérés de la myopie et n’ayant pas fait contrôler leur vision depuis plus de deux ans.