
Marché de l’optique 2017
Ces données sont extraites du hors-série Bien Vu « Les chiffres du marché 2018 ». Pour le commander, cliquez-ici. Sommaire : Les opticiens face à un nouvel exercice du métier Chiffre d’affaires et nombre de points de vente Evolution de la distribution Un taux de chômage qui poursuit son recul Les défaillances de magasin s’accentuent Diversifier les modèles de rentabilité Développer les services : le nouveau défi des Ocam Le poids des opticiens dans l’audio continue de croître Les opticiens face à un nouvel exercice du métier Avec une baisse d’environ 1 % pour un chiffre d’affaires de 6,654 Mds € en 2017, le marché optique français accuse un recul pour la première fois depuis 15 ans. Les premiers résultats de 2018 laissent apparaître toutefois une légère reprise (+0,5 %) en dépit d’un début d’année en demi- teinte. Une bonne nouvelle qui ne devrait pourtant pas inverser la tendance. Et ce d’autant que s’ouvre pour le marché optique une période d’incertitude avec l’annonce de la mise en place au 1er janvier 2020 de la réforme du RAC 0. Il est en effet difficile d’anticiper ses effets dès le second semestre 2019 sur la consommation optique. Face à cette situation, les opticiens n’ont donc d’autres solutions que de développer des nouveaux leviers pour booster leur activité en magasin. Si la pression sur les prix reste d’actualité, ils ont intérêt à se concentrer davantage sur la multiplication des services associés et la différenciation par l’offre. Une tendance que la réforme RAC 0 rend d’autant plus impérative puisqu’elle va remettre tous les opticiens sur un pied égalité en termes d’offres prix. Le contexte marché leur impose d’avoir la bonne approche pour se différencier. Et l’avenir du point de vente passe désormais par une adaptation plus fine à la zone de chalandise et une segmentation plus claire de l’offre pour pouvoir mieux répondre aux besoins des clients. Les opticiens ont également tout intérêt à développer la vente de produits à valeur ajoutée en montures comme en verres, en misant sur leur expertise en santé visuelle. D’autant que les consommateurs accordent leur confiance aux opticiens et attendent leurs conseils et leur savoir-faire d’expert de la vue. Selon le Baromètre Bien Vu-Gallileo Business Consulting 2018, pour 33 % des consommateurs, c’est la qualité du conseil de l’opticien qui les a convaincus au moment de l’achat des verres. Le prix n’intervient que dans 21 % des cas. Pour les montures, 60 % des consommateurs souhaitent s’appuyer sur les conseils de l’opticien pour faire leur choix. Le dynamisme des magasins passe désormais par cette promotion de produits à valeur ajoutée, tangible pour le consommateur. Cela impose de recentrer le discours sur l’innovation et la technique. Et cela suppose également d’intégrer systématiquement au parcours client la recherche de ses besoins visuels pour promouvoir les équipements complémentaires de qualité (sport, travail sur écran, conduite de nuit, etc.). La période est propice : les discussions sur la réforme du RAC 0 ont ouvert les pistes de réflexion sur la refonte de la filière, la montée en compétence des opticiens (passage de la formation en 3 ans) et le rôle qu’ils pourraient jouer à l’avenir. Les opticiens sont déjà reconnus par les consommateurs comme des acteurs indispensables et compétents. En outre les innovations technologiques (intelligence artificielle en particulier) pourraient à court terme changer la donne et transformer le magasin en lieu d’expérimentation, de conseil et d’innovation, mais aussi en lieu de premier recours des soins optiques et même de prévention et de pré-diagnostic. Chiffre d’affaires et nombre de points de vente Pour la première fois, le marché a connu en 2017 une tendance baissière. Nous estimons son chiffre d’affaires global à 6,654 milliards d’euros (vs 6,716 en 2016), soit un recul d’environ 1 %. En 10 ans, le marché a toutefois augmenté de plus de 21 %. Nos résultats corroborent d’autres données, notamment celles de la Banque de France, qui annonce pour 2017 un indice optique en valeur brut moyen en baisse de 0,94 %. A noter cependant que l’année 2018 est marquée par un léger regain d’activité. Après un début d’année en demie teinte, les résultats sont repartis à la hausse à partir du mois de juin. A fin septembre, la tendance pour 2018 se situe aux alentours de + 0,5 %. Commentaire graphique : Notre calcul se base sur le résultat publié par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) qui correspond au chiffre d’affaires cumulé des équipements remboursables (verres et montures) ainsi que certains produits non remboursables (lentilles correctrices). Ces ventes représentent environ 90 % de l’activité d’un opticien. La courbe que nous élaborons (en bleu) complète ces données en ajoutant les produits non remboursés tels que les solaires, les solutions d’entretien, les lentilles esthétiques ou encore les accessoires. A noter : en 2017, la Drees a réévalué son CA 2016 à la baisse à 6,154 Mds € (6,170 lors de la première publication). Ainsi, le CA 2017 est en baisse de – 0,7 % vs l’année précédente. Ce recul aurait été de 0,9 % sans la réévaluation. Commentaire graphique : Avec 12 692 points de vente en France métropolitaine + Drom (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte), le paysage de la distribution optique reste à l’équilibre. On dénombre ainsi un solde négatif d’une cinquantaine de points de vente (12 739 magasins en 2016), soit une baisse de 0,4 %. Même si ces chiffres ne sont pas alarmants pour les 36 000 opticiens en activité, ils confirment la tendance aux fermetures, qui semble se poursuivre cette année. Avec environ 44 millions de Français porteurs de lunettes, il y a en moyenne 29 magasins d’optique pour 100 000 habitants. Commentaire du graphique : Même si d’une manière globale, l’activité en magasin se maintient, celle-ci est en légère baisse de -0,6 % avec un CA moyen qui se situe autour de 524 K€. D’une manière générale, on constate une forte disparité dans les magasins avec des points de vente qui performent bien au-dessus du marché, quand d’autres